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4l6 MEMOIRES DE PIERRE DE l'eSTOILB.
Le lundy 24 de may » i* a été proposé dans l'assemblée des Etats si on appellerait le cardinal légat, Ie jour ûxé pour l'audience du duc de Feria. I_e tiers-Etat s'y est opposé, disant que les Etats ne reconnoissent d'autre chef que le Roy. Le clergé au contraire a dit que la reverence dûe au Saint Pere demandoit qu'on y appelât le légat. La noblesse fut dc ce même avis. Ainsi il a été conclu que le légat y seroit appelé.
Le jeudy 27 de may, on a eu avis que les députés royalistes n'ayant pas reçu la réponse qu'ils attendoient des Etats, et que l'archevêque de Lyon leur avoit promise , avoient quitté Surene et rompu la conference.
Le vendredy 28 de may, le duc de Feria ne s'est point trouvé à l'assemblée des Etats, comme on l'avoit crû. Mais à sa place Jean-Baptiste Tassis y est venu, qui a demandé de la part de son maître la couronne pour l'infante d'Espagne ; et après avoir fait un long detail des biens qui en arriveroient à la France, a prié les Etats de vouloir écouter Mendoza sur les droits de l'Infante. Ge theologien, par un très - long discours, s'est efforcé en vain de prouver les droits de ladite Infante , comme aussi que les François n'étoient point obligez en conscience de se soumettre à la loy salique dans cette occasion. Mais tout ce discours, farci de loix, de canons,, de gloses et d'authorités des théologiens et 4es casuites, n'a été bien reçu de personne, même de ceux qui sont du génie espagnol.
démarche k sa folie. L'auteur du Traité des Satire» personnelles rapporte de ce prélat qu'il disoit : « Croyez-moi, et vous croirez un fou, • cVst-à-dire Vous sçavez que je passe pour ce qu'on me connoit, pour ■ Un fou ; c'est pourquoi suivez mon conseil, puisqu'on dit communément que les fous prophétisent.
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